From Cannes with love part 4

Publié le par Christophe Goffette

Lundi 22 avril 2006, 10 h 15

Week-end marathon

Quelle cavalcade, ces deux derniers jours !…

Samedi matin, je zappe le Nicole Garcia, je flaire le film gaulois, bavard et masturbatoire. Bonne pioche, c’est peu ou prou ce que les rares courageux de ma connaissance qui s’y seront aventuré auront comme analyse. D’aucuns préfèreront même ses films précédents. J’ai donc doublement bien fait de passer mon tour ! Surtout que ça m’a permis d’arriver dans la file d’attente de “ Shortbus ” avant la cohue. “ Shortbus ”, une attaque frontale contre le puritanisme purulent US, un film aussi drôle qu’explicite. Au bout de cinq minutes, un homme s’auto-fait une gâterie et s’éjacule sur le visage, filmé par son voisin d’en face, voyeur effaré !… Plus loin, dans une scène de cul avec trois homos mâles, nous avons droit à un 69 + le troisième larron littéralement la tête dans le cul de celui du dessus. Celui-là même qui lui dit “ Merde, tu dis rien ? ” ou un truc du genre ; et ça se finit par l’hymne américain chanté à tue-tête, les deux premiers avec un service trois pièces dans la bouche, le dernier toujours la tête dans le… cul ! Hilarant !… Et tout le film est comme ça, une sorte de partouzage ultime, inégal, un peu bancal, mais réellement extraterrestre. Je ne sais pas quand le film sortira, mais ça fera sans doute grand bruit dans notre monde de coincés.

J’enchaîne un quart d’heure plus tard avec “ Avida ”, le nouveau film de nos potes Gus Kervern et Benoit Delépine, from Groland incorporated. Encore plus réussi que leur premier essai (“ Aaltra ”), “ Avida ” est une perle de surréalisme, un hommage à Dali ou à Bunuel. Dès que je sors de la projo, je fonce féliciter les deux larrons, déjà bien imbibés (surtout Benoit, qui finira sa soirée au travers d’une haie !).

Troisième film de la journée et, encore dans un style différent, une bonne surprise, enfin une confirmation de plus pour être tout à fait exact, avec “ Bled Number One ” de l’Algérien Rabah Ameur-Zaïmache. Grosse émotion de l’équipe après cinq minutes de standing ovation, dont l’ami Abel Jafri, que je passe embrasser et féliciter comme il se doit, avant de partir cavaler à l’autre bout de la croisette. “ Bled Number One ”, c’est la France vue de l’Algérie, mais pas que. C’est un voyage, un peu passéiste mais pas trop, quasi-documentaire parfois, une plongée sous apnée, hypnotique par sa lenteur, mais jamais rébarbative. Il y a aussi deux scènes plus oniriques, avec Rodolphe Burger de Kat Onoma, sa guitare saturée et son ampli, sur une colline, en train de faire pleurer son instrument, dont un superbe contre-jour final. Vraiment bien.

Dimanche, je suis dès 8 heures du matin dans la grande salle pour “ Southland Tales ”, le nouveau film de Richard Kelly (“ Donnie Darko ”) attendu avec impatience par nous autres braziliens. Résultat plus qu’en demi-teinte. Là où j’attendais un film ambitieux, je supporte tant bien que mal un film prétentieux, bavard (une voix surligne ce qui l’a déjà été quinze fois à l’image, comme si nous étions des demeurés). Le scénario est une accumulation de couches, c’est très mal joué (il faut voir aussi le casting : Sarah Michelle Gellar, The Rock et Christophe Lambert, il ne fallait pas s’attendre à des étincelles non plus, seul Justin Timberlake est vraiment bon) et, pire, ça se raccroche à des branches grosses comme des troncs d’arbre. Tout ça sur plus de deux heures et demie, interminable calvaire matinal (pas mal de monde est parti avant la fin, d’ailleurs).

Dans la foulée, je pars enregistrer quelques âneries de Gus Kervern et Benoit Delépine pour le prochain numéro. Plus sobres que la veille (Gus est quand même semi-comateux), ils parlent bien de leur film et je suis content à l’idée de savoir que ces propos seront rapportés dans nos colonnes… Un peu plus tard, pendant une session photo pour les “ Inrockuptibles ”, Benoit demande un peu inquiet à l’attachée de presse…

- Euh, hier, pendant l’interview avec Radio Nova, je n’ai pas un peu tripoté une fille…

- (elle, assez emmerdée) Euh, oui, tu avais quand même la main dans sa culotte…

- Ah, quand même !… Qui c’était !…

- La co-présentatrice…

- Ah, QUAND MEME… Heureusement que ça n’était pas filmé !…

- Mais ça l’était, ça sera sur leur site internet dans la soirée…

Quelques rendez-vous plus tard (eux aussi plutôt… hum… “ liquides ”, je m’assoupis gaillardement à la projo du Kaurismaki (“ Les lumières du faubourg ”), pas son film le plus excitant (enfin, pour le peu que j’en ai vu)…

That’s all (ah oui, y’avait aussi le dessin animé “ Nos voisins les hommes ”, je n’ai pas grand-chose à en dire, c’est sympa, plutôt bien dessiné, voilà, emmenez vos gosses si ça vous chante).

Publié dans Spécial Cannes

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S
ben alors y'a pas de suite???? t'es parti avec l'otarie du canapé ou quoi? tes potes t'ont oublié dans une soirée??? comment ça trop occupé??? overbooké??? tu plaisantes jsp!!!!:)<br />
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V
SMG ressemble un peu à une otarie sur son canapé!
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